En raison de la pandémie de Covid-19, les travaux du Grand Paris Express vont connaître 3 à 8 mois de retard sur les lignes en cours de construction. Et une partie des lignes 16 et 17 ne pourra pas être livrée avant les JO de 2024.
Lors de son Conseil de surveillance du 7 juillet dernier, la Société du Grand Paris a présenté une évaluation de l’impact immédiat de l’épidémie du COVID-19 et du confinement sur l’organisation du planning des travaux du Grand Paris Express tel qu’il était établi en mars 2020. « La crise liée au Covid-19 a apporté une pression supplémentaire sur les plannings avec des retards prévisionnels de 3 à 8 mois pour les lignes déjà en travaux », déclare la Société du Grand Paris dans un communiqué.
Les études sont encore en cours pour évaluer l’ensemble des conséquences car plusieurs composantes entrent en ligne de compte : l’arrêt des travaux durant le confinement, la diminution de la production sur les chantiers liée à la mise en œuvre des mesures sanitaires, la coordination à retrouver entre les chantiers du Grand Paris Express et ceux des partenaires avec le recalage des plannings que cela nécessite.
« Le retard estimé est de 3 à 4 mois, pour les tronçons Est et Ouest de la ligne 15 qui sont encore en phase d’études. Le Directoire a par ailleurs alerté le conseil de surveillance sur le fait qu’il ne savait plus tenir l’objectif de la mise en service d’une première phase pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 des lignes 16 et 17, qui était extrêmement tendu avant la crise », ajoute la Société du Grand Paris, précisant qu’une expertise extérieure indépendante visant à identifier d’éventuelles mesures alternatives sera diligentée d’ici le prochain conseil de surveillance à la demande du Commissaire du Gouvernement.
Le prolongement de la ligne 14 réalisable avant les JO de 2024
Les équipes de la Société du Grand Paris restent pleinement mobilisées, conjointement à celles de la RATP en charge des systèmes de transports, pour mettre en œuvre le prolongement de la 14 entre Mairie de Saint Ouen et Saint-Denis, dont la mise en service reste raisonnablement atteignable pour les JOP 2024. Des marges de planning existent qui pourraient être consolidées avec la possibilité d’une accélération des travaux sous le régime du 24h/24.
« En matière d’ingénierie, un planning vit, bouge, évolue et notre métier de maître d’ouvrage consiste à intégrer les mauvaises nouvelles autant qu’à trouver des solutions d’accélération, et à les mettre en œuvre », note de son côté Thierry Dallard, président du directoire de la Société du Grand Paris.
Le financement des travaux couvert contre le risque de hausse des taux d’intérêt
En ce qui concerne le financement de ce projet, d’un montant global de plus de 30 milliards d’euros, le Conseil de surveillance autorise la poursuite de la stratégie de couverture de la Société du Grand Paris contre le risque de hausse des taux d’intérêt. Il a pour cela approuvé le recours à des contrats de couverture dédiés, afin de sécuriser le financement du projet.
Pour rappel, depuis le début de l’année, la Société du Grand a réalisé trois émissions d’obligations vertes pour un montant total de 4,75 milliards d’euros dont l’émission verte la plus longue jamais lancée d’échéance 18 février 2070 et d’un montant initial de 2,5 milliards d’euros, porté à 3,25 milliards d’euros en juin. « La réussite de ces émissions obligataires vertes témoigne de la confiance des investisseurs dans l’investissement durable que représente le Grand Paris Express et permet de sécuriser le financement du projet », peut-on lire dans le communiqué.
Futur métro du Grand Paris, le Grand Paris Express est le plus grand projet d’infrastructure et d’aménagement d’Europe. Avec 200 kilomètres de réseau, le projet prévoit la création de quatre nouvelles lignes autour de Paris, le prolongement de la ligne 14, la construction de 68 gares et l’aménagement de nouveaux quartiers autour de ces futurs pôles urbains.
Le Grand Paris Express est actuellement à mi-parcours. Initié en 2010, le nouveau réseau de transports du Grand Paris sera mis en service progressivement d’ici 2030. En 2019, après plusieurs années d’efforts constants, le Grand Paris Express est entré dans une phase d’industrialisation avec 150 chantiers actifs – parmi lesquels 34 gares – comptant plus de quinze tunneliers en phase de creusement ou en cours de montage.