Bâtir durable pour concevoir la ville de demain

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Mercredi 24 juin, l’association Les Canaux réunissait le temps d’une conférence autour du thème « Bâtir durable » des acteurs de l’économie circulaire, mobilisés autour de la question du réemploi et de l’inclusion sociale qu’ils placent au cœur de leurs activités sur le terrain. L’occasion notamment de questionner les normes environnementales, la viabilité des projets durables ou encore le changement de paradigme lié au contexte sanitaire et économique sans précédent.

Comment concevoir la ville de demain ? Pour les nombreux acteurs de la fabrique de la ville, la question est sur le tapis depuis de longues années. À l’aune de l’actuelle crise économique, elle est dorénavant devenue nécessaire et teintée d’urgence, comme l’ont rappelé les invités de la conférence « Bâtir durable ». Organisée dans le cadre du festival « L’été de l’économie engagée » par l’association Les Canaux, un lieu impulsé par la Mairie de Paris et dédié aux solutions solidaires et innovantes, la rencontre animée par l’activiste du climat Audrey Pulvar a permis de soulever des questions aussi diverses que la place de l’esthétique dans le réemploi des matériaux, la profitabilité du « bâtir durable », la question de l’emploi inclusif ou encore celle du désormais nécessaire changement de perspective. Après un rappel du rôle fondamental des villes dans la consommation des ressources et des émissions de gaz à effet de serre, et donc de leur responsabilité liée à la préservation de la biodiversité et l’atténuation du réchauffement climatique, les intervenants ont notamment évoqué la problématique des normes environnementales. Pour Julie Benoit, de la coopérative d’intérêt collectif Bellastock, dans un monde très fragmenté et sectoriel « il est urgent de repenser la culture réglementaire de la norme, afin de recréer un lien de confiance entre les divers acteurs et de laisser leur chance à des techniques de construction peu courantes et cependant stables et performantes ». Une nécessité de réinstaurer un dialogue également soulignée par Clara Simay pour « favoriser la transition et créer une nouvelle horizontalité », donnant l’exemple du partenariat souvent réussi entre architectes et maîtres d’œuvre dans le domaine de la restauration du patrimoine. L’architecte et co-fondatrice de la SCOP Grand Huit a par ailleurs insisté sur l’immense opportunité proposée par l’économie sociale et solidaire (ESS) de créer des ponts entre les structures et acteurs, privés comme publics, en tant que « levier pour combattre l’économie linéaire ». De fait, la ville de demain ne pourra se construire qu’en repensant le bâti, la matière, en valorisant l’existant et en repensant son impact global. « Dans une forme de comptabilité intégrée, le capital financier, environnemental et humain est à réévaluer pour repenser l’espace commun », a par ailleurs précisé François-Michel Lambert, député écologiste et président de l’Institut national de l’économie circulaire. Appelant à « changer de lunettes » pour appréhender le bâti de demain, les quatre intervenants ont surtout rappelé que la ressource, l’espace habitable et arable n’étaient pas illimités et qu’à ce titre, « bâtir durable » signifiait surtout trouver des solutions autour d’éléments structurants déjà existants.

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