Habitat indigne à Paris : 56 000 logements réhabilités en plus de 15 ans

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De 2002 à 2018, la Ville de Paris et l’État ont conjugué leurs efforts pour résorber l’insalubrité à Paris. Au total près de 2 200 immeubles et 56 000 logements ont été traités grâce à plusieurs dispositifs, associant acquisitions publiques et subventions de travaux de réhabilitation dans les immeubles privés

La lutte contre l’habitat indigne est une préoccupation ancienne à Paris. Malgré les grandes opérations de rénovation urbaine des années 1970 et une amélioration du confort des logements, Paris connaît dans les années 1990 une résurgence du saturnisme infantile, des sinistres périodiques dans des immeubles vétustes et des poches d’insalubrité toujours présentes.

Pour faire face à cette situation, l’État et la Ville de Paris affichent au début des années 2000 l’ambition d’éradiquer l’habitat indigne du territoire parisien en y consacrant des moyens importants et en mettant en œuvre de nouveaux outils de traitement sur plus de 1 000 immeubles dégradés regroupant plus de 22 000 logements.

Ces outils ont perduré et au final ce sont près de 2 200 immeubles et 56 000 logements qui ont bénéficié de dispositifs de lutte contre l’habitat indigne depuis lors. Les efforts, qui ne sont pas encore terminés, auront duré près de 20 ans et nécessité d’importants moyens financiers.

L’habitat indigne traité de 2002 à 2018 n’est pas réparti de manière égale sur le territoire parisien : la majorité (68 %) des 2 172 immeubles se situe dans le nord-est de Paris (10e, 11e, 18e, 19e et 20e arrondissements). En dehors de ces arrondissements, les 2e et 3e (239 immeubles) et le 17e arrondissement (316 immeubles) sont également particulièrement concernés, selon les données fournies par l’Apur.

La carte fait apparaître des poches de l’habitat indigne dans certains quartiers : les Épinettes (17e arrondissement), la Goutte d’Or et Belliard-Doudeauville (18e), le Sentier au nord des 2e et 3e arrondissements, le Grand Belleville (à la croisée des 10e, 11e, 19e et 20e arrondissements), les abords de la Place de la Réunion (20e) ou bien encore le cœur du 11e arrondissement. Cette géographie est en partie une conséquence des politiques menées, elle reflète souvent l’emplacement des OPAH menées depuis 20 ans.

Cette répartition géographique des immeubles diffère selon le niveau de dégradation et, par conséquent, les stratégies d’intervention décidées : les 5 arrondissements du nord-est parisien se caractérisent par la présence des immeubles les plus dégradés et des copropriétés les moins en capacité de financer des travaux. Ils représentent près de 9 appropriations publiques sur 10 et seulement 6 réhabilitations privées sur 10.

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