Afin de mieux comprendre l’évolution de la mobilité en Île-de-France, dans le contexte actuel de crise sanitaire, l’Institut Paris Région met en place un tableau de bord mensuel de suivi de la mobilité par mode et par motif.
Les données numériques concernant la mobilité en Île-de-France existent. Encore faut-il les rassembler et les mettre en forme. C’est la tâche à laquelle s’est attelé l’Institut Paris Région en collectant des données provenant de la sphère open data, de plateformes en ligne ou de certains de ses partenaires.
« Il est souhaitable que soient rassemblées et partagées les informations les plus actualisées possible sur l’évolution de la mobilité en Île-de-France depuis la période pré-covid jusqu’à maintenant. Pour chaque mode de transport, les données d’usage existent, mais elles ne sont pas toujours accessibles facilement, ou n’ont pas encore été traitées. Ces données d’usage sont plus difficiles à collecter que les données d’offre », peut-on lire sur le site de l’Institut Paris Région.
L’Institut se charge de collecter mensuellement les données, en « quasi-temps réel », pour chaque mode afin de les traiter et de les partager sous la forme de graphiques interactifs, accompagnés de commentaires concis.
Les trois confinements efficaces sur la congestion routière
Un des premiers enseignements que nous apporte ce tableau de bord de la mobilité est l’évolution des kilomètres de bouchon depuis mars 2020. Grâce aux données de Sytadin, le service d’information trafic de la direction des routes d’Île-de-France (DiRIF), on peut constater l’efficacité des trois confinements sur la congestion routière des voies rapides franciliennes.
Alors que le premier confinement a stoppé net toute création de bouchon, les deuxième et troisième confinements ont diminué les embouteillages de l’ordre de 60 %, le deuxième confinement n’ayant tenu ce pourcentage que pendant les deux tiers de sa durée. Les périodes de couvre-feu ont, elles, oscillé entre légère hausse et baisses moyennes.
La congestion routière sur les voies rapides au mois de mars 2021 connaît deux phases : les trois premières semaines où la congestion est élevée, en baisse d’environ seulement 10 % par rapport à la situation normale, puis les deux dernières semaines qui sont celles du reconfinement partiel (à partir du 22 avril) où la congestion chute, traduisant un trafic globalement plus fluide. Cette forte baisse de la congestion se poursuit la première semaine d’avril qui est celle du début du troisième reconfinement national.
Le vélo en forte hausse en septembre 2020
Le vélo, de son côté, a connu depuis le début de la crise ses plus hautes « performances » en septembre 2020. Les trajets à vélo dans Paris étaient environ 115 % supérieurs à ceux de la première semaine de mars 2020 (base 0, semaine de référence).
En revanche, les trois confinements ont eu des effets variables sur son usage. Le premier a réduit de près de 70 % les trajets en petite reine alors que, lors des deux autres, la tendance a été à la hausse (environ 10% de hausse lors du premier confinement et un pic à plus de 70 % lors du troisième, avant de revenir à la normale, compte tenu des conditions météo).
Le covoiturage anéanti par la crise sanitaire
Quant au covoiturage, les chiffres sont implacables : la crise sanitaire a réduit à néant toute activité, sauf entre le premier déconfinement (mi-mai 2020) et la fin de l’été 2020. En février 2021 (dernier mois à avoir été mesuré), le covoiturage domicile-travail passant par les plateformes stagne à un niveau négligeable depuis novembre 2020 (environ 300 trajets par jour), encore plus faible que pendant le 1er confinement (environ 800 par jour), loin de la dynamique de croissance et des 5 000 trajets observés en novembre 2019 avant la grève SNCF.
Les données sur le covoiturage de courte distance proviennent du registre national du covoiturage. Elles sont disponibles à M+1, chaque jour et chaque heure. Les trajets comptabilisés sont ceux effectués en passant par les plateformes privées de mise en relation en Île-de-France telles que Karos, Klaxit, Oui’Hop et BlaBlaLines. Ces trajets ne reflètent donc pas de manière exhaustive le covoiturage de courte distance, notamment, le covoiturage informel dans le cercle familial ou amical n’est pas pris en compte.
Pour en savoir plus : le tableau de bord de la mobilité en Île-de-France