Le Grand Paris au rendez-vous pour fêter les Journées nationales de l’architecture

La cinquième édition des Journées nationales de l’architecture vient de se dérouler à travers toute la France. L’occasion de dévoiler des richesses remarquables, de sensibiliser le grand public à la connaissance architecturale et surtout de rappeler les grands enjeux de la discipline, au carrefour de l’écologie, de l’économie des territoires, de la vie sociale ou encore de l’innovation et du bien-être des usagers.

« L’architecture est partout au coin de la rue ! » se réjouissait la présidente de l’Ordre des architectes d’Ile-de-France Christine Leconte, dans un récent entretien à Grand Paris Durable, arguant qu’au-delà des grands gestes architecturaux, elle est surtout une discipline que chacun côtoie dans son quotidien. De fait, à travers les logements que nous occupons, les transports que nous fréquentons, les équipements sportifs et culturels, les infrastructures publiques ou encore les grands ensembles urbains que nous utilisons, l’architecture est au cœur de notre vie de tous les jours. Et pourtant, la pratique architecturale reste un métier encore assez méconnu. Pour pallier cela, architectes et urbanistes sont allés à la rencontre du grand public pour éveiller la curiosité de chacun lors des Journées nationales de l’architecture, qui se sont tenues les 16, 17 et 18 octobre. Au programme sur l’ensemble du territoire, rencontres et débats, visites d’agences d’architecture, de bâtiments ou de chantiers, balades urbaines, expositions ou encore ateliers pédagogiques à destination des enfants. Autant d’opportunités pour le Grand Paris d’illustrer son formidable potentiel en la matière pour cette 5ème édition de l’événement.

École maternelle Vincent Auriol, Paris (75013), 2019 / LA Architectures et Atelier Corentin Desmichelle © Charly Broyez • Ciel : © Kseniia Ilinykh • Végétale : © Lovie Tey

À la Cité de l’architecture et du patrimoine, en plus d’une conférence sur le futur de l’architecture et des visites pour les scolaires, ce week end a donné l’occasion aux visiteurs de tous âges de découvrir une performance dansée participative associant l’architecte Hélène Albert et la danseuse Danaë Suteau, autour de la vision du corps dans l’espace, lié à l’architecture et avec la performance UPSIDE DOWN de Fanny Millard.

Intérieur de la Maison La Roche – ©Fondation Le Corbusier/ADAGP / O.M .Gambier 

Dans le XVIème arrondissement, les Journées de l’architecture ont permis aux curieux de découvrir gratuitement un joyau méconnu : les Maisons mitoyennes La Roche et Jeanneret, construites entre 1923 et 1925 par Le Corbusier et Pierre Jeanneret. Au fond d’une allée arborée se dévoile une villa à l’esthétique puriste et aux façades « ton pierre », selon Le Corbusier, construite pour mettre en valeur l’exceptionnelle collection d’art moderne du collectionneur Raoul La Roche. D’une pièce à l’autre, la visite guidée invite des groupes très restreints de visiteurs à déambuler depuis un hall d’entrée qui distribue les espaces entre une majestueuse galerie de peintures où une rampe intérieure poursuit la promenade architecturale et relie les étages entre eux, une bibliothèque, une salle à manger, une chambre dite « puriste » aux étonnantes dimensions, ou encore un passage par le célèbre toit-jardin en remplacement des combles traditionnels. Illustration prestigieuse d’architecture moderne dans le Grand Paris, la Maison La Roche est pourtant assez ignorée des Franciliens, et cette année la grande majorité de son public étranger manque à l’appel, Covid oblige. À ce titre, « cet événement est surtout l’opportunité pour tous les acteurs de la discipline de rappeler la place essentielle de l’architecture au cœur de nos quotidiens et la nécessité de faire vivre son patrimoine, particulièrement en ces temps compliqués de restrictions sanitaires », confie Gwénaelle Dubreuil, chargée des publics et partenariats à la Fondation Le Corbusier, dont les bureaux sont d’ailleurs hébergés dans ladite Maison Jeanneret.

Dans le même arrondissement au 51 Boulevard Exelmans, l’Atelier +1 proposait une visite de l’un de ses chantiers en cours : la Bricole, un ensemble d’ateliers partagés réalisé pour l’association Aurore, dans l’ancienne caserne Exelmans. À la croisée de l’architecture, du design et de l’urbanisme, A+1 permet l’émergence de projets collaboratifs, inclusifs et solidaires.

Hors les murs de la capitale, les Journées nationales de l’architecture ont également permis l’ouverture exceptionnelle des Bateaux-Lavoirs de Saint-Denis, ancien séchoir à linge communal et aujourd’hui lieu de création artistique regroupant une quinzaine d’ateliers au bord du canal. Un peu plus loin dans le Grand Paris, à l’orée de la forêt de Fontainebleau, le Musée de la Préhistoire d’Ile-de-France se racontait pour la première fois à travers une application spécialement dédiée à son architecture, monolithe de béton brutaliste, œuvre de Roland Simounet et inscrite au Patrimoine du XXème siècle. Gratuit et disponible en français et anglais, cet outil de médiation numérique accompagne désormais la visite du musée.

Au total, ce sont des dizaines de lieux en tout genre, prestigieux comme intimistes, qui ont ouvert leurs portes à travers la Métropole.

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